S01E04 – Thibault Delourme : Les Marchés de Noël, 1 500 000 de visiteurs cette année à La Défense
Dans cet épisode, Thibault, en direct du marché de Noël de La Défense revient sur ses différentes expériences dans l’organisation des plus grands marchés de Noël et de la cérémonie des Jeux Olympiques de Paris 2024.
N.G : Aujourd’hui, je suis avec Thibault. Thibault, bonjour.
T.D : Bonjour.
N.G : Tu t’appelles Thibault Delourme et tu es notre invité aujourd’hui parce qu’on va parler de l’événement du moment, l’événement de ces fêtes de fin d’année qui est le marché de Noël.
T.D : Exact, on est une société qui organise des marchés de Noël dans toute la France et puis on va en parler ensemble, ça va être sympa, je pense.
N.G : Et pour ce faire, tu as eu l’excellente idée de me proposer de venir directement sur un marché de Noël et un des plus grands puisque c’est le marché de Noël de Paris la Défense, on est sous la Grande Arche aujourd’hui, donc vous allez entendre un petit peu de vent peut-être, un petit peu de bruit aussi, parce qu’on est en fin de matinée, les chalets sont en train progressivement d’ouvrir et le public arrive tout à l’heure à 11h.
T.D : Exactement, donc là on est dans un cadre qui est incroyable, qui est celui de Paris la Défense, qui n’est pas intuitivement propice à accueillir un marché de Noël, et pour autant on va voir ensemble, je pense qu’on va en parler ensemble, que c’est un marché de Noël, c’est un événement qui cartonne et qui est en train de prendre une envergure qui est incroyable, et même nous on est hyper satisfaits de ça. Donc voilà, hâte de vous faire découvrir un peu tout ça et puis l’envers du décor de l’événementiel des marchés de Noël.
N.G : On va commencer directement par ça. Qu’est-ce que c’est qu’un marché de Noël au sens large du terme ?
T.D : Aujourd’hui, je crois que avant d’aller dans le précis, ce qui compte le plus je crois, c’est de faire rêver les gens. Tout simplement, je crois qu’en fait, on a tous envie de passer des bonnes fêtes et pour nous en fait, c’est davantage ce que ça évoque dans le symbolique, d’être en famille, entre amis, de passer des bons moments. Et c’est ça qui nous connecte à ça ou qui nous ramène à ça. Et donc, en fait, c’est un peu ça qu’on vient chercher quand on vient sur un marché de Noël. C’est bien sûr aussi de se faire plaisir à ses amis, à ses proches. Donc là, il y a deux façons de le faire. En France, en tout cas, il y a beaucoup autour de l’alimentaire. Donc, en fait, c’est partager un repas. Donc, on peut le faire sur un marché de Noël avant les fêtes de fin d’année. C’est le vin chaud, la tartiflette, la raclette. Et puis après, c’est tout ce qui tourne autour des cadeaux, tout simplement. Parce qu’en fait, on a envie de faire plaisir à ses proches. Et donc, on vient chercher les cadeaux qu’on va pouvoir offrir à ses proches et se faire plaisir grâce à ça. Et puis après, il y a tout le côté événementiel, animation, qui fait qu’on va mettre des étoiles dans les yeux des enfants, avec le Père Noël, avec les manèges, des plus grands avec d’autres animations, comme la patinoire qui est juste à côté de nous. Et donc, je crois que c’est ça que ça symbolise. Ça symbolise une tradition qui n’est pas forcément… Enfin, qui est plutôt une tradition de l’Est, mais qui s’est développée dans notre pays de façon très massive ces dernières années. Et je crois que là, on est à un moment qui est un peu un moment charnière, parce que souvent, c’est ce que je dis, c’est que… Sur les marchés de Noël en tout cas, c’est souvent quand on perd quelque chose qu’on se rend compte de l’importance que ça a. Et pendant le Covid, on n’a pas pu fêter Noël comme on l’a souhaité. Et depuis le Covid, il y a vraiment une accélération nationale, pas que sur nos événements, de l’engouement autour des marchés de Noël. Parce qu’en fait, on n’a pas pu fêter Noël en 2020 comme on l’aurait souhaité, en 2021 non plus. Et depuis, en fait, c’est vrai qu’on est sur une phase de croissance qui est incroyable.
N.G : Alors tu parlais de la tradition, si je ne me trompe pas, les premiers marchés de Noël, on les retrouve du côté de Strasbourg, il y a à peu près 450 ans ?
T.D : Oui, c’est séculaire, donc ça a plus de 500 ans. On est une société nantaise, on vient de l’ouest de la France, ce n’était pas du tout la tradition. Et souvent on nous compare à Strasbourg, etc. Mais en fait, il y a 500 ans d’histoire qui est connectée à ce marché de Noël de Strasbourg. Et donc en fait, on n’est pas du tout sur les mêmes tableaux. Pour autant… On a capacité à faire émerger une autre forme de marché de Noël avec d’autres codes, à réinventer un petit peu les choses pour trouver le bon équilibre entre modernité et tradition. Je crois que c’est plus là-dessus qu’on nous attend, pour un peu réinventer le modèle. C’est pour ça que nous, on s’est beaucoup développé ces dernières années, notamment dans l’ouest de la France, parce qu’on fait beaucoup de marché de Noël.
N.G : Et je crois qu’aujourd’hui, il n’y a pas une grande ville qui n’a pas son marché de Noël.
T.D : Exactement, et avec différents choix organisationnels. pour différentes raisons. Quand c’est séculaire et que ça fait 500 ans, et comme Strasbourg s’est devenu un faire-venir, il y a deux choses qui se passent à Strasbourg dans l’image collective, c’est qu’il y a le Parlement européen et puis il y a le marché de Noël. Quand on parle de Strasbourg, c’est vraiment à ça que les gens pensent. Et donc c’est devenu un enjeu tellement stratégique pour la ville, le marché de Noël, qu’il n’est pas dissociable ou délégable à un organisateur privé comme nous. Mais pour autant, toutes les autres villes qui se sont mises à faire des marchés de Noël Il y a 20 ans, 25 ans maintenant, dans l’ouest de la France, dans le sud de la France, aujourd’hui font appel à des sociétés comme la nôtre pour pouvoir organiser ces marchés de Noël puisque c’est devenu aujourd’hui des faire-venir qui sont incroyables, avec une fréquentation qui est très très forte. Et donc en fait ça se prépare toute l’année. Et donc c’est des gros moyens que les villes n’ont pas toujours aujourd’hui en interne ou en tout cas souhaitent dédier leurs effectifs à faire peut-être plutôt d’autres choses que d’organiser le marché de Noël. Il y a un côté commercial aussi qui n’a pas forcément vocation à être piloté par une ville. Donc voilà, il y a plein de raisons qui expliquent le fait que ça soit aujourd’hui, en tout cas, délégué, que ça se développe avec le public, mais aussi avec le privé.
N.G : Alors avant de parler de 2A Organisation, dont tu es le président, j’aimerais bien qu’on s’intéresse un petit peu à toi et à ton parcours. Tu es rené à l’origine, tu as fait tes études sur Rennes, et à l’origine pas spécialement dans l’univers de l’événementiel, plutôt vers la gestion économie, marketing. Raconte-nous un petit peu ton parcours.
T.D : Même digital. Moi j’ai eu une enfance un peu particulière qui a été un peu chahutée, plutôt par mon environnement personnel, donc je n’étais pas forcément un bon élève, on va dire ça comme ça. Mais j’ai grandi dans cet univers-là et ça fait partie de ma vie. Puis après, avec le temps, plus j’ai avancé dans les études et plus je me suis intéressé aux études. J’ai aussi commencé à travailler dans des petits boulots assez tôt.
N.G : C’est ce que j’ai vu un petit peu. Serveur, chef de rang, cuisinier.
T.D : C’est ça.
N.G : Je pense qu’il y a peut-être un lien avec ce qui se passe aujourd’hui aussi sur les marchés de Noël. En tout cas, ça t’amène une sorte d’expertise puisque c’est des métiers par lesquels tu es passé.
T.D : Oui, ça m’amène une forme d’expertise, mais ça m’a aussi montré, je pense, que j’avais envie de me dépasser dans mes études pour pouvoir accéder aussi à une forme de plaisir dans le travail, à des métiers. Voilà, donc en tout cas, ça m’apporte beaucoup de respect pour tous ceux qui font ce métier-là aujourd’hui. Mais aujourd’hui, moi, en tout cas, ce n’était pas le métier que je voulais faire. Donc, ça m’a motivé en tout cas à faire des études plus longues. Et j’y ai pris du plaisir pour aller jusqu’à un bac plus 5 qui était spécialisé en économie numérique. Et donc, après, j’ai commencé ma vie complètement, enfin ma vie professionnelle en tout cas, plutôt dans l’économie digitale. Donc, rien à voir avec les marchés de Noël. Donc, je travaillais. dans des agences digitales pour faire des campagnes d’acquisition, donc rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui. Mais pour autant, le digital fait partie intégrante aujourd’hui de notre métier, parce qu’on est devenu une ESN avec le temps, parce que tous nos clients réservent en ligne aujourd’hui pour pouvoir avoir un emplacement sur nos marchés Noël. Donc finalement, tous les parcours se rejoignent. Mais voilà, c’est un peu ça mon parcours. Et puis après, c’est ma maman qui m’a appelé, qui a fondé l’entreprise de 2A Organisation, et qui m’a dit, si tu veux, on pourrait travailler ensemble. Je lui ai dit non. Et puis, en fait, je l’ai rappelé. Puis on en a discuté. Puis finalement, j’ai intégré l’entreprise. Et puis voilà, me voilà parti depuis maintenant presque dix ans dans l’aventure. Et puis, j’ai fini par acheter l’entreprise en 2021.
N.G : C’est pour ça que tu es depuis président.
T.D : C’est ça. C’est un peu, mais moi, je me vois plutôt comme un entrepreneur. Et voilà, mon métier, c’est d’entreprendre, d’essayer d’être le plus décontracté possible par rapport à ça. Et puis, de prendre du plaisir et d’emmener les équipes et puis aussi les clients, les fournisseurs sur des belles aventures.
N.G : Sur ton parcours, il y a une petite parenthèse aussi cet été, sur évidemment les Jeux Olympiques Paris 2024. Est-ce que tu peux nous faire comme ça une petite parenthèse pour nous raconter en fait quelles étaient tes missions ? Je crois que c’était autour des cérémonies et de la cérémonie d’ouverture notamment.
T.D : Ouais, alors grosse parenthèse même enchantée, qui était aussi une parenthèse de gros gros travail. Je crois que je n’ai jamais autant bossé de ma vie. Je crois qu’il y a des moments où je devais dormir quatre heures par nuit. Il fallait livrer la cérémonie.
N.G : Tu rentres quand dans le projet ?
T.D : Alors moi je suis rentré assez tard, je suis rentré dans les phases opérationnelles. Et en fait la réflexion c’était quoi ? C’était de me dire qu’il y a le plus gros événement planétaire qui a lieu dans notre pays. C’est hors de question quand on est passionné d’événementiel de passer à côté et de ne pas en faire partie. Et donc après j’ai fait comme tout le monde, j’ai pris mon plus beau CV, j’ai fait ma plus belle lettre de motivation, puis j’ai candidaté comme n’importe qui. Et après donc du coup j’ai réussi à intégrer les équipes de la cérémonie d’ouverture. Et donc moi, je suis rentré pour être sur la partie opérationnelle, qu’à la base je m’occupais de la zone de débarquement des athlètes. Au pied de la Tour Eiffel. Voilà, donc c’est en fait à partir du pont de Iéna jusqu’au pont Garigliano. Et vite, cette mission a été éclipsée par d’autres missions, parce qu’en fait, l’événementiel, je pense qu’on connaît tous comment c’est, c’est qu’il y a ce qu’on prévoit et il y a ce qui se passe. Et la réalité, c’est qu’il y avait des aspects sur la commission de sécurité, les commissions de sécurité qu’il a fallu piloter. Et pour le coup, comme moi, j’organise des événements comme ici à Paris la Défense, le marché de Noël, avec des commissions de sécurité, j’avais aussi un petit peu d’expertise là-dedans. Et donc, je me suis retrouvé pas tout seul. Alors là, ça fait très pompeux, mais il faut aussi se mettre dans la logique JO avec énormément de monde qui sont là pour nous assister, mais pas non plus des moyens qui sont démesurés. Je me suis retrouvé à piloter les 17 commissions de sécurité qui ont eu lieu sur l’ensemble du parcours de la cérémonie d’ouverture. Ça, c’est un job qui était monumental, parce que pour ceux qui connaissent les commissions de sécurité, c’est quand même des moments qui sont hyper importants, parce qu’on veut assurer la sécurité du public pour ouvrir au public tout simplement. Et en fait, le seul barrage à l’ouverture… au public, une fois qu’on a fini de monter, c’est une commission de sécurité qui se passe pas bien et qui dit en fait, oui, vous avez monté, mais c’est pas suffisant pour pouvoir accueillir le public. Et donc, ça aurait été un camouflet. Donc, voilà.
N.G : Non, s’il y a une partie des gradins qui sont vides parce que…
T.D : Exactement.
N.G : Les places en plus sont vendues.
T.D : Exactement. Donc, tout est prêt. Donc, il fallait être prêt et montrer que le travail des équipes, en fait, il avait été bien fait, ce qui était le cas. Donc, voilà. Mais par contre, c’est un chantier monumental. Il faut se représenter. C’est-à-dire que… Quand on a un parcours qui fait toute la Seine, rive droite, rive gauche, qui a été monté par un nombre d’équipes pendant plusieurs mois, ça veut dire qu’il faut passer partout, il faut tout contrôler. Et puis, il y a une partie administrative et une partie visite opérationnelle. Ça veut dire que l’ensemble de la documentation est aussi pléthorique. Il y avait 700 ouvrages à contrôler par un bureau de contrôle. Ça veut dire que rien que sur le côté data, Et consolidation de la data, c’était un enjeu particulier, puisque quand vous avez un bureau de contrôle, il y a souvent des observations qui sont faites, et il faut les lever pour que le bureau de contrôle soit vert, pour caricaturer. Et donc forcément, c’était un vrai défi, mais on a réussi. Et puis ça s’est bien passé. Ça a nécessité un petit peu d’énergie et de temps de travail, mais ça s’est bien passé. Et puis avec bienveillance, avec aussi les… les autorités publiques et l’État et la préfecture d’une façon générale, parce qu’en fait, ils se rendaient eux-mêmes compte de l’ampleur de la tâche. Mais pour autant, il n’y a pas de concessions qui peuvent être faites. Sur la sécurité. Exactement. Donc, en fait, c’était bienveillant. Ils voyaient bien l’énergie qu’on mettait pour faire en sorte que toutes ces commissions de sécurité se passent bien. Mais ils étaient intransigeants sur le rendu, c’est-à-dire qu’il fallait que tout soit livré et livrable, parce qu’il était hors de question d’accueillir dans une tribune qui peut être une tribune présidentielle, un quelconque danger. Donc, en fait, il fallait que ça soit parfait.
N.G : On voyait dans un reportage Thierry Rouboul qui se posait bien en amont des questions sur les capacités de résistance Ausha des quais, par exemple. C’est des ouvrages qui sont très, très anciens. Évidemment, on n’a pas de note de calcul sur comment ça a été construit en dessous et dans quelle mesure ça peut supporter le poids des échafaudages qui servaient à construire ces tribunes, plus le public. C’était des vrais enjeux, pas simples.
T.D : Ça a été des enjeux qui étaient plutôt posés en amont de mon arrivée. Moi, c’était vraiment de faire en sorte de vérifier que, après, il y a des notes de calcul qui sont faites, mais que les ouvrages qui sont mis sont les ouvrages qui ont été commandés. En plus, il y a eu des petites péripéties. Il y a eu un bateau qui est rentré dans un pont. Du coup, il y a eu une question de stabilité. Du coup, ils ont dû enlever les tribunes de ce pont. On ne se rend pas compte, mais dans ce niveau d’événement, Un petit grain de sable entraîne des grosses conséquences qui sont assez diffuses. Moi, pour faire de l’événementiel à un autre niveau, qui n’est pas du tout celui-là, je me suis rendu compte à quel point chaque sujet était un enjeu qui devait être piloté par une personne. La question, par exemple, sur le parcours de la cérémonie de l’eau, on ne se pose pas la question dans un événement, on met un point d’eau, et même les équipes qui travaillent avec nous, elles ont un point d’eau. Mais là, quand vous avez 8 kilomètres de parcours… et qu’il faut ravitailler en eau les athlètes qui vont passer quand même toute l’après-midi sur le parcours, entre le moment où ils arrivent et le moment où ils repartent et qu’ils intègrent la fin du parcours, ils ont envie un moment de temps de boire un coup, ne serait-ce que de l’eau. Il faut une personne qui gère que l’eau. Et en fait, c’est ça pour tous les sujets. C’est-à-dire une personne pour les toilettes, une personne pour l’eau, une personne pour chaque sujet. Parce qu’en fait, le sujet est trop gros pour faire en sorte qu’il soit piloté ou mutualisé, comme on a l’habitude de le faire sur des événements de taille un peu plus modeste. Ça aussi, c’est l’envers du décor qui est incroyable. C’est que chaque sujet doit être piloté. C’est pareil. Chaque sujet a un enjeu d’image. C’est-à-dire que des athlètes qui n’ont pas à boire, tout de suite, c’est un enjeu. Donc voilà, des athlètes qui ne peuvent pas aller aux toilettes, c’est un enjeu. En fait, tout ça, c’était hyper intéressant. Ce que je retiens surtout, c’est que j’ai appris beaucoup de choses. Et j’ai fini de paraître au PC Sécurité Centrale pendant la cérémonie avec les équipes de Pierre-François Kaes, qui travaillait pour Arnaud Mennesson et aussi Thierry Reboul, qui a été cité tout à l’heure. C’était un grand moment pour moi de me dire que j’étais dans un PC sécurité central d’une cérémonie mondiale. Voilà, donc incroyable.
N.G : Au cœur du réacteur, en fait.
T.D : Oui, exactement. Et en plus, ce n’était pas prévu parce que je l’ai appris la veille. Je devais être au PC de la Fluvial, normalement. Et puis, je l’ai appris la veille du truc en me disant, bon, en fait, finalement, j’étais embarqué dans le truc. Et non, c’était incroyable. Pour moi, les jeux, c’est… Ça va être un marqueur de ma vie professionnelle. Et en plus, un marqueur qu’on ne fait pas pour autre chose que ce que c’est, c’est-à-dire juste l’envie de faire rayonner son pays de la plus belle des manières. Voilà, c’est vrai, on ne le fait pas. Clairement, on ne le fait pas pour l’argent. J’aurais pu partir en vacances, j’aurais pu faire plein d’autres choses. J’ai aussi plein d’autres activités professionnelles. Donc, en fait, je crois que… C’était juste envie de participer à l’aventure, une envie de challenge, et aussi l’envie de faire briller notre pays. Je crois qu’il n’y a qu’en interne qu’on y croyait vraiment, à ces Jeux Olympiques.
N.G : Moi, je ne sais pas. Moi, j’y croyais. Je ne voyais pas comment ça n’allait pas fonctionner. On a fait la Coupe du monde de rugby juste avant. On fait le Tour de France tous les ans. On a fait même le parcours de la flamme encore juste avant. Personnellement, je ne voyais pas comment ça pouvait ne pas marcher.
T.D : On avait de la défiance médiatique, en tout cas, c’est sûr. Mais après, je crois que ça a contribué à rendre l’histoire encore plus magique. Pour moi, je l’ai un peu résumé comme ça. C’est comme quand on vous dit, va voir ce film, il est excellent, on va le voir. Et puis en fait, on est un peu déçu parce que ça tournait un truc incroyable. Puis quand on va voir un film où on ne s’attend à rien, où on se dit, on espère que voilà. Puis en fait, on arrive et c’est incroyable. En fait, l’écart entre l’attendu et le réalisé est tellement grand que ça nous pousse dans un enthousiasme qui est incroyable. Je crois que ça, ça a aussi contribué, en fait, parce que les gens étaient tellement critiques avant que tout de suite, ils ont été plongés dans un truc qui était magique. Et je crois que ça a contribué à faire en sorte que ça soit merveilleux. En tout cas, c’était une parenthèse enchantée. Je crois que, moi, je suis juste content d’avoir pu, à mon petit niveau, en faire partie. Parce que moi, j’ai fait que la cérémonie d’ouverture, mais il faut se représenter. Il y avait des stades dans tout Paris, dans toute la France, des stades éphémères. Et puis après, il y a une vraie fierté là qui est plutôt… Moi, j’aime l’événementiel et je me dis qu’en fait, on a un tissu de compétence, d’entreprise qui est incroyable dans l’événementiel. Je pense que c’est pour ça que le podcast a de beaux jours devant lui, parce qu’il y a tellement de choses à dire que c’est incroyable. On peut être fier de la façon dont l’événementiel est organisé aujourd’hui en France. Et je crois qu’il y a beaucoup de pays qui nous envient la qualité des équipes et des entreprises qui sont en événementiel en France, clairement.
N.G : Je n’ai pas le retour des autres pays, mais effectivement, on a plein de super projets, de super équipes. Et puis, le CIO a bien fait les choses puisqu’ils ont décidé de placer les JO d’été en plein été. Ce qui permet de reprendre, entre guillemets, normalement la saison d’hiver et donc de se retrouver ici sur le marché de Noël de la Défense. 2A Organisation a un certain nombre de marchés de Noël dans des grandes villes. Peut-être que tu peux nous les citer. Il y a Angers, Nantes, Rouen.
T.D : Oui, il y a Nantes, Angers, Rouen, Boulogne-Biancourt et Paris-la-Défense. Donc là, c’est pour les gros marchés de Noël qu’on a avec les villes. Et puis après, on travaille aussi dans les centres commerciaux. On a une cinquantaine de centres commerciaux dans lesquels on organise les marchés de Noël. Et après, une petite vingtaine en plus où on fait de la fourniture de structures, de chalets. Donc voilà, ça fait à peu près 70 événements à monter en même temps. En même temps. Voilà. C’est ça la vraie difficulté de notre métier. C’est qu’on passe d’une activité qui est linéaire d’organisation, comme on le connaît tous dans l’événementiel. à un pic d’activité et de production qui est géographiquement étendu, et en plus en même temps. Donc c’est ça la vraie difficulté de notre métier, sachant qu’on produit les chalets nous-mêmes. Donc on a un atelier de fabrication, et du coup on a toute la logistique qui va avec. Donc ça veut dire que ce n’est pas en plus sous-traité à un fournisseur qui monte les chalets pour nous, c’est nos chalets, donc ça veut dire qu’on vient les monter dans toute la France, et donc ça c’est un gros enjeu aussi logistique.
N.G : Alors ce que je disais, c’est que vous avez fabriqué sur 25 ans plus de 2000 chalets, c’est ça ?
T.D : Ouais, là on a un parc qui doit être autour des 2500 chalets. Et puis après, il y a d’autres structures, comme là, on voit les structures couvertes qui nous permettent de faire des pôles de convivialité et ce qu’on appelle les foudres courtes communément dans le commerce. Donc en fait, c’est l’ensemble de toutes ces structures qui font un marché de Noël. Ça va même des petits manges debout qui sont à côté de nous, sur lesquelles on est posés là.
N.G : Voilà, mais en fait, si on les a pas, bah, ça c’est 2A Organisation qui les fabriquent aussi.
T.D : Donc en fait, Tout le mobilier, il y a 100% du mobilier, hormis les tentes et les barrières Eras, qui sont fabriquées nous-mêmes. Après, les poncénis qui sont achetés, mais ils sont montés par nos équipes. Ça veut dire que vraiment, on ne fait pas que organiser, c’est on produit, on fait la logistique et on organise. Et donc forcément, ça fait un cumul de jobs à faire qui est assez impressionnant.
N.G : Alors là, vous entendez un son du bruit. À côté, il y a une patinoire. On est en train de surfacer la glace parce qu’on va bientôt ouvrir. Est-ce que tu peux peut-être nous faire une petite carte postale de ce qu’est, en chiffres notamment, ce marché de Noël de la Défense ?
T.D : C’est devenu notre plus gros marché de Noël. Aujourd’hui, on est sur une surface occupée qui fait 13 000 m² pour l’ensemble du marché de Noël.